Patrimoine bâti de Berthenay
la baillardière (propriété privée se visite sur RDV)
La Baillardère semble figurer sur la carte de Cassini (16) sous le nom de Bouillarderie relevait du fief de Sainte Maure à 4 livres 3 sols pour tout devoir. 
C’est un titre de rente en date du 20 février 1644 qui donne le nom du premier propriétaire connu aujourd’hui : César de Grandnom.  
 
Le plan terrier de Luynes datant du XVIII ème siècle montre des différences concernant cette propriété par rapport à ce que nous voyons aujourd’hui. 
En effet, trois corps de batîments bordent les côtés d’une cour ouvrant sur le chemin. 
Le logis central n’était prolongé à l’ouest que par une avancée minuscule, terminée par un pignon où saillait la motte du four. 
 
Un large passage la séparait d’une importante construction dont l’aile occidentale actuelle, plus étroite a pris la place. 
 
Un élément figurant sur le plan du XVIII ème a malheureusement disparu, il s’agit d’une fuye garnie de boulins avec pivot, échelle et couverte en dôme de tuiles.
Le rez de chaussée de la partie orientale est entièrement constituée en damier de pierre et de brique datant du XVI ème siècle. 
 
Tout le pan de mur avant la porte d’entrée est uniquement en briques, avec une ouverture en plein cintre éclairant la chapelle qui à l’origine devait terminer le premier édifice qui pourrait dater de la fin du XV ème siècle.
Nous accédons à l’étage supérieur par un magnifique escalier tout en bois du XVII ème, avec rampes à ballustres à double poire. 
 
Le point de départ est une véritable œuvre d’ébénisterie figurant une volute allant en s’élargissant à la base, ornée sur les faces avec des feuillages sculptés.
La chapelle est le second élément original de cet demeure. 
 
De plan rectangulaire d’environ six mètres sur quatre,  
elle se prolonge par un choeur à trois pans, faisant saillie à l’extérieur et éclairé par deux baies en plein cintre, dont l’une a été murée. 
 
Celle du centre au dessus de l’autel est garnie  d’un vitrail formé de losanges  où est encastré un médaillon quadrangulaire  représentant une vierge à l’enfant appelant que la chapelle lui est dédiée.
Le plafond est entièrement peint et forme environ 175 panneaux ornés de motifs tous différents : feuillages, couronnes d’épines, instruments de la passion, monogramme du christ, têtes d’angelots ailés. L’écusson aux trois fleurs de lys occupe une surface plus grande mais se trouve répété en d’autres endroits.  
 
Dans l’angle nord ouest figure l’inscription "Anno 1636"  et dans celui du sud ouest "Anno 1854". 
C'est à cette époque les peintures murales ont été refaites.
Au dessus des remises et du cellier faisant suite à la chambre sans cheminée au dessus de la chapelle, il y avait une vaste salle carrelée éclairée par six fenêtres, chauffée par une cheminée servant à élever les vers à soye. 
 
Cette verrerie était couverte en tuiles. Dans l’énumération des terres on mentionne "la pièce" appelée les Défroqués où se trouvaient deux allées de « meuriers » et un arpent et demi de pâtureau planté de » meuriers en quinconse ». 
 
Tous ces éléments prouvent que l’élevage à soie était une activité pratiquée à la Baillardière. 

En 1801, font encore partie de sa vente le matériel écessaire pour les vers à soie de la vérerie.
Charles Liébert, baron de Nitray, et Anne Marie épouse d’Arthur-Marie Pierre, marquis de Quinement vendirent une partie de la Baillardière, le 28 avril 1872, à Louis Rochereau et Jeanne Messant. C’est à cette époque que date la division de cette vaste propriété. 

La partie orientale et la chapelle ainsi que la moitié de l’immeuble méridional sont toujours en possession de la famille Rochereau. 

Cet édifice est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.